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Les randonnées pédestres d' EVASION CATALANE
3 mars 2021

Le pic d'Aubeill depuis Bélesta, dans les Fenouillèdes.

 

Régions du Roussillon

 

Nous étions vendredi dernier dans les Aspres. Aujourd'hui mardi 2 mars 2021, nous avons randonné plus au nord,  dans la région des FENOUILLEDES, frontalière du département de l'Aude. Et au sud-ouest des Corbières.

Nous formions un groupe de 21, mené par Jean-Marc, Jean-Paul, et Jean-Pierre. Pour une très jolie rando de 17,5 Km, avec 610 m de dénivelé.

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            Notre boucle avait comme point de départ et d'arrivée le très beau village de BELESTA appelé aussi "Bélesta-de-la-frontière".

           En effet, la frontière actuelle de la France et de l'Espagne, au niveau de Cerbère et Port-Bou, ne date que du Traité des Pyrénées, signée sous Louis XIV en 1659. Avant cette date, et depuis le Traité de Corbeil signé en 1258, donc pendant 4 siècles, c'est au niveau de Bélesta-de-la-Frontière que s'arrêtait, au nord (vu de Port-Vendres),  la France et que commençait, au sud de Bélesta, le Roussillon, région autant convoitée par la France que par l'Espagne, mais faisant alors partie de la couronne du roi d'Aragon et de ses vassaux, les rois de Majorque.

Le mot de"Belesta" viendrait de "bel estar", "beau séjour". Bien qu'on ne sache pas à quel éminent personnage attribuer cet éloge du lieu où il se trouva bien. Mais l'antique dieu gaulois Bel pourrait très bien avoir également un rôle majeur dans cette appellation en son honneur, qui aurait traversé les millénaires. Un musée archéologique intéressant fait partie du patrimoine culturel de la commune où, dès le néolithique, des populations ont profité de l'abri naturel de nombreuses grottes. Un musée Mac-Intoch, plus important que celui de Port-Vendres, est également implanté à Bélesta.

Au-dessus des vignes et dans les maquis, nous nous sommes dirigés vers le sommet arrondi du puech d'Aubeill, modeste "pic" puisqu'il ne fait que 541 mètres d'altitude. Mais c'est suffisant pour que, de son sommet, nous ayons pu bénéficier d'une vue circulaire sur les collines et les vallées de la région. Son nom "aubeil" est bien proche de "espille", qui désignait autrefois le "coll des Abeilles" l'actuel col de Banyuls, et qui venait du mot romain (latin) signifiant "veiller, scruter, guetter, observer" pour alerter les populations de la plaine de l'arrivée d'éventuels ennemis.

Le panorama est à 360°. Il nous manquait le soleil, mais nos guides nous ont désigné ce qui nous entourait. A tout seigneur, tout honneur, nous avons commencé par saluer le Canigou, la montagne sacrée des Catalans, que les Romains appelaient "le Mont Jupiter", maître des autres dieux. Il est encore enneigé, nous dominant de ses 2.784 mètres, Les Albères, à l'est et, à mi-distance, les Aspres et le mont Eléna où nous étions vendredi midi. La barrière des monts Corbières au nord. Le puech de Bugarach, immanquable par sa silhouette découpée. Et, à nos pieds, une grande partie de la plaine des Fenouillèdes, des coteaux de Caramany, le barrage de Caramany,  et une partie de la vaste plaine du Roussillon bordant le golfe du Lion caché dans le gris de la journée.

Quelques mordus des dénivelés en plus n'ont pu résister à se faire une petite variante, la grimpette du puech de la Caune, joli sommet granitique doté d'une curieuse grotte.

Nous avons en effet à plusieurs reprises quitté le schiste pour des paysages de granit et d'ajoncs en fleurs. Des paysages sauvages et envoûtants.

Parvenus au dolmen du Moli del Vent, nous avons admiré cette enceinte circulaire étonnante, son couloir et sa table, une sépulture, sans doute collective et ayant été utilisée sur peut-être plusieurs siècles, édifiée par nos lointains ancêtres du néolithique (5 millénaires avant le début de notre ère). Ces dolmens nous rappellent que la région a été peuplée très tôt. 

        Nous avons également visité un curieux enclos aux murailles ébréchées, contenant une émouvante chapelle, beaucoup plus récente, puisqu'elle date du Moyen-Âge, la chapelle Saint-Barthélémy de Jonquerolles. Elle a été édifiée à proximité d'une source liée également aux populations de l'Antiquité : vraisemblablement une source autrefois dédiée aux divinités "païennes" et miraculeuses d'avant notre ère. Cette chapelle, durant la période trouble du Moyen-Âge, avait été fortifiée et protégée par des remparts en pierre. A l'intérieur des remparts, protégé par son église, un petit hameau s'était constitué au cours du Moyen-Âge, telle une minuscule Carcassonne. La pandémie de peste du 14 ème siècle, "la Grande Peste" restée dans les mémoires collectives, aura eu raison de cette place forte qui fut alors abandonnée et oubliée. Nous avons retrouvé là, sur plusieurs murs encore debout, une technique de maçonnerie déjà observée sur plusieurs constructions des 10, 11è et 12 èmes siècles, comme à l'ancienne abbaye de St-Cirq de Colera, des rangées de pierres appareillées en "épis" ou "arêtes de poisson" au lieu d'être maçonnées de façon traditionnelle droites les unes sur les autres. Cette technique "en épis" assurait à la maçonnerie une solidité plus importante, le liant (le ciment de chaux) n'étant pas trop fiable.

                La région étant riche en vestiges historiques, nous avons également été observer les restes d'un ancien puits à glace. Chaque hiver, lorsque la neige recouvrait ces hauteurs, les paysans la ramassaient et la tassaient le plus possible en névé au fond d'une large tour de pierre qui pouvait ainsi la conserver durant le printemps. Quel luxe alors, pour les nobles et les bourgeois des villes de la vallée de commander à un cavalier de leur en descendre un seau au plus fort des chaleurs de l'été ! Cette activité a pris fin avec l'arrivée des trains pouvant apporter de la neige naturelle depuis les sommets, puis des glaçons artificiels, et avec l'arrivée de l'électricité, qui permettait d'en fabriquer chez soi de façon artificielle.   

Le lieu du pique-nique ne pouvait pas être mieux choisi :  à l'abri du froid et du vent, près d'une grotte où des populations préhistoriques se sont abritées et ont vécu, à la même époque que leurs voisins de Tautavel.

        Après plusieurs sauts de ruisseau, après avoir longé la rive droite de la rivière la CRABAYRISSE, nous avons dominé les ruines de l'ancien moulin (à blé) d'EN GATEU, qui fonctionna jusqu'en 1836, date à laquelle la commune le remplaça par un "turquoi", un moulin à vent communal.

Les nombreux et sportifs passages à gué de la Crabayrisse et de ses affluents étaient vraiment trop tentants et, à la fin, Monique ne put y résister. "Alors, Monique, elle était comment ?" - " Super ! Ah oui, elle n'est  pas si froide que cela, pour un début mars. Non, ça va, je n'ai pas froid !". Elle avait osé la baignade, complaisamment aidée par Pierre, jouant parfaitement l'innocent !

              Toujours au milieu des ajoncs en fleurs, nous avons suivi le sentier menant à la borne édifiée en  1258 pour marquer l'ancienne frontière entre la France et le Roussillon qui appartenait alors à la couronne d'Aragon, à l'Espagne. "Ne dépassez pas les bornes !" nous prévinrent quelques plaisantins. "Faisons donc  devant elle une photo de Borne-les-Mimosas !" suggéra Jean-Wagner, à qui le fleurissement général des sacs à dos, lors des traversées des bosquets de mimosas, n'avait pas échappé.

Nous avons terminé la journée dans les Fenouillèdes (vers 15 h 30) par la visite piano e lento des ruelles médiévales de Bélesta, ruelles remarquables par leur propreté, bordées de jolies maisons, dominées par une église remarquable. Cette déambulation dans les andrônes a apporté à notre sortie une touche apéritive :  chacun a convenu qu'il faudra revenir en touristes à Bélesta lorsque les restaurants pourront rouvrir. "Dans 4 à 6 semaines", a laissé entendre le président Macron. "Dans un an", grommellent les épidémiologistes et autres "directeurs de la santé", ces gens qui aimeraient bien prendre le pouvoir ! "Dès qu'ils auront le dos tourné !" avons-nous tous pensé.

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