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Les randonnées pédestres d' EVASION CATALANE
7 mars 2021

Une cuve de pressoir rupestre, curiosité archéologique rare.

 

 

          Bonjour, 

   vous êtes nombreux à vous intéresser au passé de Port-Vendres et à apprécier que la lointaine histoire de notre région soit partagée avec vous.

                  Je vous propose aujourd'hui de vous emmener découvrir sur place un témoignage de la vie des très anciens habitants de nos collines du bord de mer. C'est une curiosité restée oubliée dans le maquis où elle est bien cachée.

             Ce vestige archéologique sort de l'ordinaire et il se trouve à deux pas de chez nous. Il ne s'agit pas d'un temple, d'un sanctuaire, d'un arc de triomphe, d'une statue en marbre ni d'un théâtre antique. Il s'agit plus modestement d'une ''cuve'' (ou maie) de pressoir rupestre (= creusée dans le roc) très ancienne. Un pressoir ayant pu être creusé pour faire sur place du vin ou de l'huile d'olive. L'archéologue qui l'a identifiée, Mr Michel MARTZLUFF, de l'Association Archéologique des Pyrénées Orientales, n'est pas encore parvenu à dater cette antiquité, mais il n'en connaît pas d'autre semblable ni dans le département ni même dans la grande région.

Vous pourrez lire le descriptif qu'il en a fait dans ce numéro du bulletin de l'Association Archéologique des Pyrénées Orientales (lien à copier et à entrer dans votre navigateur) :

Le Bulletin est très copieux en articles et il traite de nombreux sujets : vous faites défiler les pages et les articles jusque la page 77

Note sur les prospections des zones brûlées des P.-O. en 2012 à Salses et Collioure. Découverte d’un pressoir rupestre. Michel MARTZLUFF

Le brûlis de Collioure.

                       Cette curiosité antique, que très peu de personnes connaissent, se trouve en fait sur le territoire communal de Collioure, mais à proximité de la Creu Blanca, de la Croix Blanche que vous connaissez bien, lorsque vous prenez la route stratégique qui monte de Port-Vendres au fort Saint-Elme.
Cet endroit est beaucoup trop près pour en faire un but de randonnée pour notre association. C'est juste une promenade.
        Le mieux est donc qu'on y aille individuellement ou à quelques-uns lorsque cela vous convient. 
Je ne demande pas mieux que de vous montrer ce pressoir antique. D'abord parce que cela vous intéressera. Ensuite, pour éviter qu'il tombe dans l'oubli et donc pour que vous transmettiez cette connaissance de notre patrimoine historique à vos descendants. Avec cette consigne : "L'érosion l'a déjà bien attaqué, au cours des siècles, peut-être des millénaires. Donc on n'aggrave pas cette érosion, et personne ne met les pieds dessus. On reste à côté et on se contente de l'observer avec les yeux et de le photographier".
         Rappelons-nous comment fut détruit, dans les années 1950, un tombeau romain qui avait été creusé dans le roc, au début du 1er siècle avant notre ère, sur l'arête entre le col de Mollo et le gîte de Taillefer.
Un historien de Port-Vendres, Gaston VIDAL, signala le vandalisme, qui venait de se produire, dans son "Histoire de Port-Vendres" parue en 1969.
     Il rappelait l'existence, au col de Mollo, de la tombe (un sarcophage) commandé par un gouverneur romain de la Gaule narbonnaise, un certain Valerius Flacus, avant son départ de la région en 83 avant J. C. pour une autre affectation.  Dans les années 1950, des abrutis incultes et barbares, ignorant que nous devons toujours faire passer le bien collectif avant les intérêts privés, se sont permis avec pelles et pioches de détruire totalement non seulement le couvercle du tombeau avec ses inscriptions en romain (en latin) âgées de plus de 2.000 ans (pour en emporter de petits bouts chez eux !), mais de détruire la tombe anthropomorphe elle-même et le muret de pierre qui l'entourait (pour chercher sans doute en dessous des pièces de monnaie !). Il ne reste rien, pas même la trace de l'emplacement. Heureusement, des historiens et latinistes avaient eu le temps de relever les lettres gravées sur la pierre servant de couvercle au tombeau et les avaient ainsi traduites et interprétées :

Valerius Flacus, commandant de la forteresse s’est fait de son vivant construire ce tombeau qui a été entouré et défendu par un mur.

L'existence de ce Valérius Flacus est par ailleurs documentée par des textes anciens. On sait qu'il fut gouverneur de la Gaule narbonnaise jusqu'à sa nomination à une autre charge en 83 avant J. C. et son départ de la région. Il n'a donc vraisemblablement pas pu "profiter" de son tombeau du col de Mollo. Les vestiges de la forteresse qu'il mentionne (et qui pouvait contenir une centurie, cent légionnaires et leur centurion), sont toujours visibles sur le mamelon surplombant le col de la Bonette juste sous le col de Mollo. Les anciens Port-Vendrais l'appellent toujours ''le Castellet'', deux millénaires plus tard.  

     Après la destruction par des vandales de notre époque du tombeau romain, évitons que ce pressoir antique,  placé sous notre protection de gens civilisés, disparaisse lui aussi. Non pas sans doute sous des coups de pioche et de masse, mais tout bêtement par manque de jugement et de bon sens. Parce que des centaines ou des milliers de semelles, au lieu de se tenir à côté, auront accéléré son érosion. On ne met donc pas les pieds sur ce rocher travaillé.

         Si vous êtes intéressés pour aller voir le pressoir rupestre, les unes et les uns, et si vous avez une heure de libre devant vous, vous me téléphonez au 07 77 77 66 12 et je vous y accompagne. Soit individuellement, soit plutôt en petit groupe d'amies et d'amis que vous aurez constitué (ce qui m'évitera de faire 300 visites individuelles !).  Vous me téléphonez le matin pour y aller dans l'après-midi, ou la veille pour y aller le lendemain, le jour qui vous convient et à l'heure qui vous convient. L'aller-retour demande moins d'une heure.
A bientôt donc !
André.
En plus des photos professionnelles de la cuve du pressoir, illustrant l'article que vous allez découvrir dans le bulletin de l'Association Archéologique, en voici deux, prises le 1er mars 2021 :

Pressoir antique 1

Pressoir antique 2

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Commentaires
A
Merci pour cette si riche publication, André ! Le temps de constituer le ou les groupes...et on te contacte.
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