Autour du château de Valmy à Argelès

Autour de Valmy

        Il faut bien rêver un peu : 33 délégués de l’association ‘’Evasion Catalane’’ se sont déplacés, ce jeudi 15 Avril 2021, pour visiter le nouveau siège social de leur association, le domaine du château de Valmy…

Mais on n’en est pas encore là !

Aujourd’hui, c’était une formidable promenade de santé (est-ce pour cela que nous étions 33 ?) sous l’œil attentifs des docteurs Christiane, Jean-Paul, Jean-Marc, Bernard, François, en essayant de faire des petits groupes sanitaires attentifs à ne pas propager le virus et à ne pas en être infesté soi-même.

L’endroit, au-dessus d’Argelès, est si varié, si beau, que la déambulation sous le soleil et avec une température printanière a été un immense plaisir pour tous.

D’abord, une petite mise en jambe nous a fait monter au dolmen appelé « Cova de l’Alarb ». Cette antique sépulture collective a environ 4000 ans. Il reste 16 dolmens (« tables », en traduction du breton) sur cette région nord des Albères dans laquelle nous nous trouvons. Et, pour les personnes intéressées, un ouvrage sérieux et passionnant a été écrit à ce sujet par un grand archéologue catalan, Jean ABELANET : « Itinéraires mégalithiques », publié en 2011, et disponible à la Bibliothèque des Albères de Port-Vendres (avec un petit temps d’attente, car plusieurs personnes l’ont déjà réservé ! Inscrivez-vous sur la liste d’attente !). Du même auteur, vous avez aussi : « Les Roches gravées nord-catalanes » (1989) et « Lieux et Légendes du Roussillon » (2008).

Une petite explication du nom de ce dolmen a été donnée dans le blog il y a deux semaines, vous pouvez vous y reporter. En résumé : ne sachant pas comment de si grosses pierres (mégalithes) auraient pu être transportées et érigées par des hommes normaux pour faire cette sorte de grotte incroyable, les habitants de ces collines boisées, au cours du Moyen-âge, ont relié cela avec une autre « légende » transmise oralement siècle après siècle : celle de la venue ici d’étranges guerriers cavaliers, coiffés de turbans et porteurs de sabres et de cimeterres, vêtus d’étoffes chamarrées, parlant un langage incompréhensible, priant cinq fois par jour un dieu inconnu en se prosternant front contre terre direction du soleil levant, refusant de manger du porc et de boire du vin, et conquérant les pays au nom de l’Oumma. C’étaient en réalité les Arabes, arrivés ici en 720 (Mahomet étant mort en 632), et qui furent maîtres de la province de Narbonne jusqu’en 760, chassés par Pépin-le-Bref, fils de Charles Martel et père de Charlemagne. Et le passage de ces Orientaux conquérants fut si marquant pour les populations qu’elles en firent une légende, et non plus une réalité historique. Si bien que lorsque survenait quelque événement étrange inexplicable naturellement, comme la présence de ce curieux monument inutile de grosses pierres, il était attribué à ces êtres devenus imaginaires, telles des fées, les « Alarb » (déformation orale de « Arabes »).

       Après avoir salué l’antique sépulture de populations mal connues ayant vécu ici avant l’invention de l’écriture, avant l’invention des métaux, d’une façon bien différente de nos façons actuelles de vivre (quels progrès effectués par l’Homme !) nous sommes descendus par le correc de la Coma Fesca et sous une bien agréable chênaie vers le magnifique parc communal (commune d’Argelès) de Valmy.

     Pour l’histoire du château de Valmy, vous pouvez également vous reporter à un précédent blog. C’est Jules Pams qui nous relie à ce château. Il lui a appartenu suite à son mariage avec la fille de l’industriel Bardou de Perpignan, qui fit fortune en fabriquant et commercialisant le papier à cigarette de la marque JOB. Cette Jeanne Bardou, mariée en 1888  (donc l’année du début de la construction de son château) avec Jules Pams, grande figure politique de la 3è République (président du Conseil Général des Pyrénées-Orientales, député, sénateur, ministre de l’Agriculture, puis ministre de l’Intérieur sous Clémenceau, et candidat malheureux à la présidence de la République en 1913 : ce fut Raymond Poincaré qui fut élu). L’immeuble de l’actuelle mairie de Port-Vendres est un cadeau de Jules Pams à notre commune. Les époux Pams (Jules Pams est décédé en 1930) ont leur sépulture dans le cimetière communal de Port-Vendres.

      Le parc est une petite merveille, avec ses reliefs, ses bosquets, ses petits ruisseaux et leurs cascades, ses ombrages d’essences variées, ses nymphées, sa vue sur la mer, son bon air et son calme. De nombreux panneaux aident à reconnaître les différentes essences, tel le cèdre de l’Atlas, ainsi que les chênes et les chênes-lièges, le peuplier blanc, le tilleul des bois, les genévriers, le laurier d’Apollon, les différentes sortes de pins, dont le pin parasol, les robiniers, les caroubiers, les érables et les micocouliers, les merisiers et les figuiers, les cyprès, les arbousiers, les noisetiers, etc. etc.

Cet endroit est parfait pour se reposer dans un cadre bucolique enchanteur.

Après quoi, petite séance de photos sur les marches du nouveau siège social d’ ‘’Evasion Catalane’’ au cours d’une visite des jardins entourant le château et dominant les vignobles du domaine de Valmy. C’était la tournée des propriétaires : que c’est bon de se prendre, même le temps d’une photo, pour les marquis de Carabas !

     Encore une après-midi bien agréable et bénéfique à la santé. Merci, docteur !

Quelques chiffres ? :  Un parcours de 5 kilomètres, avec 100 mètres de dénivelé.

Quelques photos ? Pourquoi pas ? !