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Les randonnées pédestres d' EVASION CATALANE
27 mars 2021

En remontant le Rec de Cosprons

           Ce vendredi après-midi 26 mars 2021, la belle météo des jours derniers a laissé place à un temps lourd, brouillé. Pas froid ni venteux, mais pas net. Notre allure s'en est ressentie : elle n'a pas été nerveuse, mais amortie.

          Peu importe, il s'agissait d'entretenir la mécanique en plein air. Tout en racontant ses histoires et en écoutant celles des autres.

         Notre groupe de 18, mené par Jean-Paul et Jean-Pierre, a pris depuis la gare le chemin habituel pour monter au col de Perdiguer. Et de là, sur les traces de la rando zen d'hier, a visé le sommet du puig Granja, reconnaissable à l'ossature d'une tour métallique rouillée, abandonnée là, vestige d'une éphémère station météo. Celle-ci a peut-être été emportée par un coup de vent que les météorologues n'avaient pas imaginé aussi violent ! On ne sait.

                                Du sommet du puig Granja, au nord la vue sur le port est superbe, et l'horizon à perte de vue. Nous avons remarqué que cette colline avait été récemment débroussaillée, nettoyée, et que des marques de bornage enfoncées dans le sol laissaient entrevoir une éventuelle modification du site. Il y a une préparation de quelque chose, mais de quoi ? "On nous cache tout, on n'nous dit rien !" (J. Dutronc) a été fredonné à l'occasion, mais sans récrimination, juste dans le désir de savoir ce qui a été prévu à cet endroit.

               Nous avons alors effectué au sud la longue descente de la piste bordée de vignes, certaines déjà bourgeonnantes, jusqu'au rec de Cosprons, sous le fort de la Galline. Le rec de Cosprons est un fond de vallée, sous le massif de la Madeloc, qui peut se transformer en un torrent épisodique de type oued. Il est alimenté par les multiples petits ravins ou plis des pentes qui le bordent des deux côtés. Ils recueillent et acheminent vers lui les eaux des pluies qu'il mènera à la mer  en passant près de Cosprons. A cette période il est à sec. Parfois, en hiver, nous devons le passer à gué !

            Nous avons remarqué avec plaisir le soin écologique (dans le sens de respect de l'environnement et de la qualité des produits, à l'opposé de l'idéologie stérile et maladive des "écolos" politiques !) de vignerons qui ont semé des fèveroles entre les ceps pour éviter les désherbants et les engrais chimiques. Bravo ! Mille fois bravos ! (photos 42 et 43).

           La remontée du rec de Cosprons jusqu'au coll de Mollo est une longue bavante. Mais elle se fait entre les vignes, et c'est l'occasion d'admirer le travail des anciens qui, au long des siècles, ont construit les murets de soutènement des terres, les feixes, souvent de pures merveilles, proches d'oeuvres d'art.

         En passant au col de la Baneta, avant d'arriver à Mollo, nous avons salué un vestige de l'époque romaine, donc deux fois millénaire. Il s'agissait d'une caserne romaine, construite sur une colline comme un opidum, ayant abrité une centurie (cent soldats et leur centurion plus les personnes chargées de la logistique, cuisiniers, palefreniers, réparateurs d'armes, etc), édifiée là de façon stratégique en tant que station sur une des voies secondaires menant de Collioure au col de Banyuls pour passer en Emporda. Ce poste ("Ad Centuriones") était bien placé pour assurer un poste d'approvisionnement, de soins, de repos et la sécurité des légions romaines filant directement et au plus court depuis la côte vers Empurias sans faire le crochet par le sanctuaire de Vénus (Portus Veneris). Jean-Paul a pris une photo (la 53) de cette colline qui a conservé quelques traces de la construction romaine, opidum et station. Les vieux Port-Vendrais l'appellent toujours "le Castellet", toponyme qui a traversé les siècles (et même deux millénaires).

       C'était le fameux gouverneur Valérius Flacus qui était le commandant de ce poste et qui s'était fait construire sur l'arête rocheuse entre le col de Mollo et celui de Taillefer un tombeau anthropomorphe taillé dans le schiste, en forme de sarcophage, mais qui a été détruit vers 1950 par des incultes, des barbares à la recherche de trésor !  Heureusement, les inscriptions latines du couvercle de pierre de ce tombeau aujourd'hui disparu avaient été relevées et l'historien de Port-Vendres, Gaston Vidal, les a reproduites et traduites, dans son ouvrage sur l'Histoire de Port-Vendres (édité en 1967).

            Après le col de Mollo, descente en direction du col de Mala Cara et, ayant quitté les vignobles, nous avons retrouvé la garrigue et ses fleurs, ajoncs, cistes, asphodèles, genêts arborescents, lavandins (spics), etc. tout le long de notre descente jusqu'à atteindre le haut du val de Pintas.

          Il ne nous restait plus qu'à nous laisser porter sur toute la longueur de ce val de Pintas resté si naturel, si agréable et harmonieux dans sa simplicité, dominé sur notre gauche par le fort Saint-Elme. Combien de kilomètres avons-nous fait sans nous presser ? : 12,3. Et combien de dénivelé sans gros efforts ? : 420 m.  

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