Fr. ARAGO et le POINT ZERO à PORT-VENDRES ? 22/11/20

22 novembre 2020

AVIS DE RECHERCHES

DU POINT ZERO.

Port-Vendres est-il au départ de toutes les altitudes du monde ?

Comme nous avons la ‘’chance ‘’ de pouvoir flâner (enfin dans la limite d’une heure !) à proximité de chez soi, plutôt que d’être à suer et ahaner sur les sentiers des crêtes, j’ai déniché ce but de promenade instructive : aller jusqu’à l’Obélisque !

Plus zen, comme rando, il n’y a pas ! De plus, cette rando est instructive, puisque nous sommes toujours à faire référence à l’altitude de nos exploits ! Et que les altitudes indiquées sur nos cartes tiennent compte du niveau zéro des océans… niveau zéro qui aurait été étalonné à Port-Vendres par François Arago. C’est vrai ou c’est une légende ?

Les altitudes de nos cartes IGN étaient mentionnées suite à de multiples calculs de triangulation (‘’le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés’’, merci, Pythagore) réalisés grâce à de multiples points géodésiques fixés partout depuis le 18 è siècle sur notre territoire et dans le monde, et par rapport au point zéro des océans. D’où, peut-être Port-Vendres…

Aujourd’hui, les calculs terrestres des altitudes par triangulation ont été remplacés par les données électroniques et informatiques envoyées par les satellites qui balaient l’ensemble de la Terre. Le point zéro des océans perd donc nettement de son ancien intérêt…

Un panneau fixé sur la grille entourant l’Obélisque, côté port, nous indique que François Arago, au 18 è siècle, calcula « Le point zéro’’ (des mers) à Port-Vendres.

Alors, ce ne serait donc pas à Marseille, comme ‘’ils’’ le font croire au monde entier, qu’aurait été calculée et serait toujours gravée depuis 1883 la mesure du Zéro des océans permettant de calculer toutes les altitudes du monde ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Maréographe_de_Marseille

Ce serait à Port-Vendres ? Grâce au Catalan François Arago ? Cela valait la peine, même si la conclusion est décevante, de fouiller un peu dans les témoignages écrits pour y voir plus clair.

D’abord dans ‘’L’Indépendant’’ du 06/05/2016.

"Dès 9 heures, demain samedi, les géomètres experts de tout le pays vont mesurer la hauteur de la mer sur les côtes françaises. Le marégraphe de Port-Vendres est une référence. Explications.

C'est une information peu connue du grand public, sauf peut-être par les scientifiques. Ce qui est sûr, c'est que ce fameux point zéro fixé à Port-Vendres par l'Estagellois François Arago s'ajoute à la fabuleuse histoire de la ville.

Comme le souligne le maire, Jean-Pierre Roméro : "Notre cité a non seulement marqué l'histoire, mais elle l'a aussi construite ! L'ensemble du patrimoine militaire et historique que sont les fortifications Vauban avec la tour de l'Horloge, la redoute Béar, le fort Mailly ou encore l'ensemble architectural de l'Obélisque dédié à Louis XVI, la chapelle Sainte-Marie de Cosprons, le fort de La Galline et bien d'autres lieux, témoignent de ces grands moments qui ont marqué leur époque. Et puis, il y a ce marégraphe basé ici, qui a été choisi par François Arago, qui est une référence."

Un zéro pour calculer les altitudes

C'est donc le savant Catalan qui, commandité par les plus hautes autorités de l'époque, a été choisi pour mettre en place l'opération et ainsi fixer à Port-Vendres, le point zéro de l'Hexagone. Il s'agit en fait d'un point de référence, permettant de calculer les altitudes. Nous sommes alors en 1790, et l'assemblée constituante vient de décréter le changement des mesures, pour adopter un nouveau système métrique.

Chargé de trouver un lieu pour fixer le nouveau calcul du nivellement en France, Arago, qui connaissait parfaitement les travaux menés par les ingénieurs du Génie dès 1773, est persuadé que Port-Vendres est le lieu idéal. Les spécialistes soulignent que ce fameux point se trouve très exactement dans l'axe du bassin, au niveau moyen des marées de la Méditerranée et qu'il est marqué par un macaron de bronze géodésique.

Initié par l'ordre des géomètres

Demain donc, à l'occasion des 70 ans de l'ordre des géomètres-experts, ses membres vont mesurer simultanément le niveau des mers en différents points du pays, afin de couvrir l'ensemble des côtes françaises. Ces observations seront relevées durant 4 heures, très exactement entre 9 heures et 13 heures et s'effectueront selon "un nivellement direct du repère extérieur mesuré jusqu'au marégraphe." Ces mesures permettront d'évaluer avec précision les montées du niveau des océans, des données fondamentales qui seront sans nul doute prises en compte dans l'actuel contexte du changement climatique.

Patatras ! C’était trop beau.

Dans « L’Ouillade » du 5 septembre 2017, donc 4 mois plus tard, on peut lire cette interrogation qui ose mettre le doute en parlant de ‘’légende’’ :

Le « zéro » des mers fixé à Port-Vendres par François Arago : une légende locale ?

Par Guy Jacques, océanographe, directeur de recherches émérite au CNRS.

« Dans mon ouvrage ‘’François Arago, l’oublié’’ (2016), m’intéressant au rôle d’Arago pour convaincre les pouvoirs publics d’observer les hauteurs d’eau en plusieurs points des côtes de la France, j’ai écrit ceci :

« Devant l’obélisque de Port-Vendres dans les Pyrénées-Orientales, élevé à la gloire de Louis XVI en 1780, on peut voir le panneau suivant :

« F. Arago, “le point zéro” de l’Obélisque de Port-Vendres. » Avec deux dates dans le texte : 1773 et 1790.».

Après avoir fait le choix du système métrique pour remplacer les anciennes mesures, François Arago se devait de choisir un lieu pour fixer l’origine des nouveaux calculs du nivellement de la France. Originaire d’Estagel, il connait l’existence de la ville nouvelle de Port-Vendres et des travaux qui y sont menés par les ingénieurs du Génie, dès 1773, pour la création du port. Il porte donc son choix sur ce lieu. C’est dans l’axe du bassin, au niveau moyen des marées de la Méditerranée que fut placé un macaron de bronze, repère géodésique fixant le point zéro (Ce macaron de bronze du bassin a disparu, sans doute lors du minage des quais le 19 août 1944). Pour faciliter l’arpentage, ce point a été reporté sur la partie gauche du socle de l’Obélisque, face au bassin du port. Actuellement la mire gravée dans le marbre rouge et blanc de Villefranche-de-Conflent avec ses chiffres (de bas en haut : 993. ; 992,5. ; 992.) est toujours visible. Seuls les restes de la dorure des chiffres ont été effacés lors d’un ponçage malheureux.

Ainsi, le premier nivellement général de la France en système métrique a-t-il comme origine, par la volonté de François Arago, le repère dans l’axe du bassin maintenant devenu le vieux port de pêche de Port-Vendres et son report du socle de l’obélisque ornant l’ancienne place Royale ».

Tout aurait pu en rester là si je ne cherchais pas à corriger les quelques erreurs qui se glissent dans tout ouvrage. Dans cet esprit, j’ai contacté des spécialistes du niveau des mers pour qu’ils m’indiquent en quelle année cette décision avait été prise et combien de temps ce zéro officiel du nivellement de la France était demeuré celui de Port-Vendres.

En effet les réseaux établis par Paul-Adrien Bourdalouë, de 1857 à 1864, puis par Charles Lallemand, de 1884 à 1922, sont basés sur le marégraphe du fort Saint-Jean à Marseille.

Je ne m’attendais pas que, dans leurs réponses, ils m’indiquent « ne pas être au courant de cette détermination du zéro des mers fixé par Arago à Port-Vendres » !

J’ai donc repris, j’oserais dire « à zéro », mes investigations pour constater des faits troublants :

· étonnamment, le panneau fixé à la balustrade de l’enclos de l’obélisque n’indique aucune date concernant cet événement. Les deux seules dates qui y figurent sont 1790, pour signaler que c’est à ce moment-là que l’Assemblée constituante fit le choix du système métrique, et 1773, pour la création du port de Port-Vendres par les ingénieurs du Génie.

· On ne trouve aucune trace de cette réalisation par Arago ni dans l’Annuaire du Bureau des longitudes, ni dans les Procès-verbaux de l’Académie des sciences (1795-1835) puis dans les Comptes-rendus de cette même Académie, créés par Arago en 1835, ni dans les Œuvres complètes d’Arago, ni dans les quatre numéros du Bulletin de la Société philomatique de Perpignan publiés entre 1834 et 1839 et dans le Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales qui lui succède en 1842. Or, si le point zéro du nivellement de la France avait été fixé, il aurait obligatoirement été cité et commenté dans ces revues.

Une seule source paraît donc « prouver » l’existence de la fixation du point « zéro » à Port-Vendres : le panneau au pied de l’obélisque !

C’est pourquoi, quand l’Ordre des géomètres-experts décida de mesurer le niveau des mers en de nombreux points des côtes françaises, le journal ‘’ Ouillade’’ titra : « Le point zéro choisi par François Arago sera vérifié samedi 7 mai 2016. »

Cette « légende locale » a pu naître parce que François Arago, revenant régulièrement dans son département d’origine dont il fut le député de 1830 à 1852, et qui était intervenu à la Chambre des députés pour l’établissement d’un sémaphore au-dessus de Port-Vendres, pour le curage de son bassin et son classement militaire, a probablement évoquer à des édiles locaux son intérêt pour une observation régulière de la hauteur des mers notamment à Port-Vendres.

Il serait intéressant de se pencher sur les archives de la mairie de Port-Vendres pour savoir :

- si un macaron géodésique a, un jour, été fixé dans le bassin du port,

- mais également de connaître à quelle date a été gravée, sur le socle en marbre de l’obélisque, l’échelle graduée.

- Reste également à en savoir plus sur le texte du panneau métallique installé sur la grille entourant l’obélisque puisque c’est de là que paraît partir toute cette histoire :

· qui l’a écrit ?
· de quelles sources disposait-il ?
· et quand ce panneau a-t-il été placé ?

Je suis certain que cet article suscitera des réactions qui apporteront des informations complémentaires précises confirmant ou infirmant mes dires et permettant à la vérité d’éclater. » G. JACQUES.

________

Les cotes de hauteur, gravées dans le marbre du support de l'Obélisque.

*****************

Si vous vous penchez (attention quand même !) sur les archives de la mairie de Port-Vendres et découvrez des réponses aux questions posées par M. JACQUES, merci de nous en faire tous profiter !

Petite précision utile pour ces recherches : le panneau fixé sur la grille entourant l’Obélisque n’est pas « métallique » comme l’écrivit par erreur le Pr. JACQUES en septembre 2017, mais il est en polycarbonate (polymère) de 5 mm d’épaisseur. Ce matériau plastique a été inventé en 1953 et n’a été commercialisé qu’à partir de 1958. Cette observation nous permet de penser que ce panneau en polycarbonate n’a pu être commandé, imprimé et fixé que dans la fin des années 1960… Peut-être à l’occasion du deuxième centenaire du choix du Système Métrique par l’Assemblée Constituante ?

Et si, malgré tous nos efforts, personne ne trouve le moindre indice, alors, tout simplement, cette petite enquête restera… au point zéro !

_________

La réserve archéologique sous la place de l’Obélisque.

Cette place carrée (60 m de côté) a été édifiée en hauteur entre 1770 et 1780, grâce à l’apport des matériaux dragués dans le vieux port dont le quai avait été commandé au début du 18 è s. par Vauban. Ce vieux port était un abri naturel que les Phéniciens (4 à 5 siècles avant notre ère), les Grecs (2 à 3 siècles avant notre ère) et les Romains (1^er siècle avant notre ère jusqu’au 4^ème de notre ère) avaient utilisé. Une accumulation d’épaves, de mobilier divers et varié, entassés pendant 20 siècles, constituait donc ce fond de vieux port avec les alluvions descendus des collines.

Un premier dragage a été commencé en 1700, abandonné en 1709, puis repris en 1763.Tout cela a été dragué avec les moyens de l’époque et a été transporté quelques dizaaines de mètres plus haut pour constituer l’actuelle place de l’Obélisque.

Les archéologues du futur auront là, en fouillant cette place de l'Obélisque, une mine de renseignements sur l’activité de Rus-anona, d’Aphrodisias, d’Aphrodision-Pyréné, de Pyrène, de Portus Veneris, depuis le 5^ième siècle avant notre ère jusqu‘en 1790.

____________________________________________________________

L'opération " NETTOIE TON KILOMETRE ! " bat son plein.

L'initiative, entendue à la radio, a été reprise en plein vol par Agnès et Chantal et de suite adoptée avec enthousiasme par "Evasion Catalane". Elle est toute simple, utile et citoyenne.

D'autant plus que nous sommes en pleine semaine de sensibilisation mondiale pour limiter les déchets polluants (comme les emballages inutiles,...) et pour le respect de notre environnement.

Comment faire, que faire, comment en profiter ?

Seul(e) ou à plusieurs, dans le respect des règles de protection sanitaire, on part joyeusement avec un sac poubelle faire notre kilomètre d'activité physique. De suite, et le plus possible, au hasard des rencontres, on fait travailler notre colonne vertébrale par d'amples exercices d'assouplissement de haut en bas, ainsi que nos articulations des genoux, de même que nos mouvements de bras et de hanches, sans oublier les fessiers, en ramassant gracieusement ici un masque envolé, là une canette isolemment jetée à la face de la société haïe, là encore un sachet plastique perdu, ici un vieux paquet de cigarettes, et finalement tout ce qui nous permet d'effectuer cette belle gymnastique en enfouissant tous ces déchets dans notre sac poubelle.

Et les abords des sentiers de Port-Vendres redeviennent propres comme par magie ! Le kilomètre de ballet terminé, nous prenons alors une photo de la récolte avant de déposer notre sac dans un des containeurs de la ville.

Les photos sont ensuite à envoyer à "Evasion Catalane" et Jean-Paul en fera une composition qui montrera à tous comment notre association n'est pas constituée de ''consommateurs'' abrutis, mais de citoyennes et citoyens responsables et actifs pour l'amélioration de l'environnement port-vendrais.

=====================================

Offre d'informations.

De nombreuses et nombreux adhérents d'"Evasion Catalane" s'intéressent à l'histoire très ancienne (remontant au premier millénaire avant notre ère) et très riche de Port-Vendres et souhaitent que notre ville bénéficie aujourd'hui de la place qu'elle mérite.

Nous vous proposons de recevoir à titre informatif, en tant que sympathisant(e), sans être adhérent(e), donc sans aucun engagement de votre part, le courrier du 22 novembre 2020 de l'Association "Port-Vendres et les Port-Vendrais".

Dans ce courrier, l'association présente son programme axé sur la nécessité de reprise de fouilles archéologiques terrestres et sous-marines, sur le devenir de l'ancien hôtel des ''Tamarins'' et de sa plage, sur le projet du 3ème quai, sur l'ancien projet de Musée Archéologique et Historique Catalan prévu à Port-Vendres pour abriter et valoriser les richesses de notre ville, sur la mise en évidence de falsifications destinées à nier que le sanctuaire de Vénus, cité par les géographes et historiens d'il y a deux mille ans, était à Portus Veneris, ainsi que la frontière entre la Gaule et l'Ibérie, et à qui donc profite le crime, etc. etc.

Pour recevoir ce courrier de novembre 2020 par mail, il vous suffit de m'envoyer votre adresse Net à : querrebelen@yahoo.fr ou bien de me joindre par téléphone au : 07 77 77 66 12. Merci ! André.

=================

Bonne semaine !

Posté par andre querre à 13:40 - Commentaires […] - Permalien [#]