Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les randonnées pédestres d' EVASION CATALANE
5 novembre 2020

Voyage autour de nos chambres. Mardi 5 novembre 2020.

                        

Vignes 4

Mardi 10 novembre 2020.

Programme préparé : Départ à 8 h. de la gare. Covoiturage jusque Cerbère (2 euros). Vallée des Cerfs. Rando de 15 km pour 700 mètres de dénivelé positif.

 

Oui, mais c’était sans compter sur la COVID19 !

Nous irons donc une autre fois à la Vallée des Cerfs…

 

Aujourd’hui, pas plus d’une heure dehors et pas plus d’un kilomètre du logis !

 

Alors, solution du rêve. Promenade autour de nos chambres…

 

 

 Voici le rêve que fit Pierre Content, ce qu’il vit devant lui, ce qu’il entendit, et comment il le nota plus tard :

 

La dictée.

 

 

La dictée du lendemain est écrite sur le tableau noir.

Le maître a éteint la lumière.

Tout se taît.

La nuit tombe.

C’est alors que de curieuses choses se dévoilent,

dont personne n’a conscience.

Si les M (millepattes),

les O (gonflés d’orgueil),

s’endorment calmement,

par contre,

entre les lignes,

certaines lettres s’agitent

encore.

Tel le C et sa cédille, qui se chamaillent comme d’habitude.

“Monte sur la ligne, tu es encore sous moi !

-         J’y suis, j’y reste ! Sans moi, la “leçon” devient “le con”

et je m’en voudrais de t’imposer un gros mot.

-         Mais, c’est que j’aime les gros mots, moi !

‘’Conne ! Connasse ! Conarde !’’ je pourrais t’en citer cent !

-         Ô ! Grossier personnage !

Cache-toi au fond de ta culotte ! Et laisse-nous dormir…”

 

… Ainsi va la nuit sur le tableau noir quand les enfants dorment !

 

 

A   B   C   D   E   F   G   H   I   J   K   L  M   N   O  P  Q  R  S  T  U  V  W  X  Y  Z

 

Creusons l’affaire. N’est-ce pas bizarre, cette cédille de « leçon » ?

 Qu’est-ce que c’est donc que cette petite queue au c ?

Sans cette minuscule cédille, le sens des mots écrits avec les mêmes lettres change complètement !

C’est quoi, cette cédille ? Quelle est son origine ?

 

Voici ce qu’on en sait :

 

La cédille est un petit z (d’où l’origine de son nom, ‘’zedilla’’).

La cédille n'est pas une lettre, mais un signe diacritique.

Il s'agit, à l'origine, d'un petit z inscrit sous le c.

Le nom vient du diminutif de zeda en castillan, de zeta en latin et dzêta. Le mot zedilla qui a été réformé en cedilla désignait le signe ou la lettre qui en était affectée.

Son passage en français a altéré sa forme et sa prononciation, la cédille ne dérive pas de la lettre c.

En tout cas, le signe est antérieur à la découverte de l'imprimerie (15 è s.) et ce fait est notable, mais ce signe a été adapté au français en 1531 par Tory puis réellement employé par le même Tory en 1533.

Le mot ‘’cédille’’ n'apparaît dans les textes qu'au XVIIs.

 

La disparition déjà amorcée et définitive plus tard de la cédille et du ç.

Le c cédille, miné par Internet, par l’usage de l’anglais, et aussi par l'usage intensif des textos, est en train de disparaître. Tous les paresseux le savent, ils le zappent sans remord lorsqu'ils pianotent sur leur téléphone mobile. Ils écrivent ‘’lecon’’ au lieu de ‘’leçon’’.

De la même façon (je n’ai pas écrit facon) qu’ils zappent les accents aigus, graves, circonflexes, et qu’ils écrivent donc ‘’même’’ sans accent circonflexe,  ‘’zappent’’ avec un seul p, et ‘’les accents’’ sans le s final.

« C'est l'usage qui détermine la langue », se consolent les érudits. « Après tout, l'emploi du c cédille ne date que du XVIe siècle. Jusque-là, pour donner au c la prononciation d'un s sourd, on ajoutait un z ou un e, on écrivait : faczon, il receoit... La cédille est mortelle, voilà tout ».

Merci pour la lecon !

__________

 

On ne peut pas empêcher les lettres de bouger. Elles le font souvent en plein jour, quand on écrit, mais aussi de nuit, à notre insu, comme en témoigne Pierre.

Leur pouvoir de nuisance est considerable.

Cependant, d’après de savants professeurs, cela ne nous gênerait pas trop pour comprendre un texte. Voici ce qu’ils en disent :

L'ordre des lettres

__________________

Maintenant, quitte à jouer avec les lettres, autant demander à un virtuose :

 

 

 

Voyelles

Arthur Rimbaud

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

Arthur Rimbaud, Poésies (1871).

Publicité
Publicité
Commentaires
A
On n'est pas mardi, on est jeudi !<br /> <br /> Il n'y a pas que les lettres qui bougent, les mots aussi, la preuve !
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 286 838
Newsletter
107 abonnés
Publicité