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Les randonnées pédestres d' EVASION CATALANE
29 octobre 2020

Gare Port-Vendres - Mala Cara - En Raxat - Saint Elme - Val de Pintas. 29 octobre 2020.

                                         

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27 randonneurs/euses, masqués et respectant les consignes sanitaires, ont eu la chance de marcher avec entrain jusqu'au dernier moment, jusqu'à la veille du re-confinement.

Bien leur en a pris. Le soleil était de la partie.

Les 7,8 km de la boucle au-dessus de Port-Vendres et de Collioure comportaient 300 mètres de dénivelé.

Du bonheur jusqu'au bout ! Et des forces pour tenir bon jusqu'au retour à la normale !

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Le Fort Saint-Elme mérite le joli surnom de « belvédère de la Côte Vermeille ». La vue de part et d’autre est superbe, notamment sur Collioure et sur l'enfilade des plages du Roussillon, mais aussi sur les collines et les vignobles surplombant Port-Vendres. Le retour tranquille à Port-Vendres s'est fait par la jolie descente du Val de Pintas, au milieu des vignes aux reflets or et sang.

L’histoire du Fort Saint-Elme, depuis son origine au 9 ème siècle, ses transformations sous Charles-Quint puis sous Vauban, a déjà été racontée ici.

Mais pourquoi donc monsieur Elme, devenu saint Elme, a-t-il été choisi pour être le patron des marins ? Saint Pierre était déjà le patron des pêcheurs, lui-même ayant pratiqué la pêche sur le lac de Tibériade, mais monsieur Elme était-il marin ? De l’Etat ? Du Commerce ?

          Elme (son nom français) était un Italien de Formia (une ville de la province du Latium, au nord-ouest de Rome) et il n’était pas marin. Mais clerc et prédicateur chrétien. Son nom en italien était : Erasme. La légende assure qu’un jour, il aurait continué à prêcher en plein air et en plein orage, alors que la foudre venait de tomber sur lui : les éclairs qui l’enveloppaient des pieds à la tête ne l’impressionnèrent pas et il continua à montrer le chemin du ciel comme si de rien n’était.

       Les marins italiens qui, comme tous les marins, craignaient les orages en mer , se dirent qu’en priant ce bonhomme Erasme lorsque les éclairs se rapprochaient d’eux, et lorsqu’ils voyaient des étincelles et de curieuses flammes inquiétantes au sommet des mâts de leurs bateaux, ils pourraient peut-être échapper aux dangers de la foudre. Ils donnèrent le nom de « feux d’Erasme », qui devinrent « feux de saint-Elme », à ces curieux phénomènes lumineux et sonores connus depuis toujours et pas uniquement au sommet des mâts. Les Anciens, eux, attribuaient ces phénomènes mystérieux aux dieux de la mer, Castor et Pollux. 

Voici comment Pline l'Ancien ( vivant de 23 à 79) voyait ces phénomènes inquiétants :

« On voit comme des étoiles dans la mer et sur la terre. J'ai vu, la nuit, pendant que les sentinelles étaient en faction devant les retranchements, briller à la pointe de leurs javelots des lueurs à la forme étoilée. Les mêmes étoiles se posent sur les gréements et sur d'autres parties des navires avec une espèce de son vocal, comme des oiseaux allant de place en place. Cette espèce d'étoile est dangereuse quand il n'en vient qu'une seule ; elle peut causer le naufrage du bâtiment ; et si elle tombe dans la partie inférieure de la carène, elle y met le feu. Mais s’il en vient deux, l'augure en est favorable ; elles annoncent une heureuse navigation : l'on prétend même que, survenant, elles mettent en fuite « Hélène « , c'est le nom donné à cette étoile funeste et menaçante. Aussi attribue-t-on cette apparition divine à Castor et Pollux, et on les invoque comme les dieux de la mer. Même la tête d’un homme peut quelquefois, pendant le soir, être entourée de ces lueurs, et c'est un présage de grandes choses. La raison de tout cela est un mystère caché derrière la majesté de la nature. »

L’explication scientifique donnée de nos jours.

Accrochez-vous !

Le feu de Saint-Elme est une manifestation de ‘’l’effet de couronne’’ qui se produit lorsque le champ électrique, à proximité d'un objet conducteur, est assez fort pour provoquer une décharge dans l'air ambiant et ainsi stimuler les molécules de l’air qui émettent alors une lumière caractéristique. En effet, grâce aux ‘’effets de pointes’’, qui entraînent une augmentation considérable du champ électrique au voisinage d'une pointe, (comme un mât, une antenne, un javelot, un poteau, un piolet qui dépasse d'un sac à dos,  une tête, …)  en présence d'un champ électrique important comme celui qui accompagne un orage, l'air est ionisé sur des distances faibles devant la distance séparant les différentes saillies, et la recombinaison des ‘’électrons’’ avec les ‘’ions’’ s'accompagne de l'émission de lumière, qui est le feu de Saint-Elme proprement dit. Pour que le phénomène se produise, le champ électrique doit être suffisamment fort pour accélérer les électrons à une vitesse minimum avant que ceux-ci n'entrent en collision avec les autres molécules, sinon celles-ci ne peuvent être ionisées.

Avez-vous bien suivi ? Ces explications ont-elles fait grésiller quelque chose dans votre cerveau ? Peut-être avez-vous déjà été témoins de tels phénomènes, de feux de saint-Elme, à terre, en mer, dans les airs ?

 

Dans les airs,  apercevoir un feu de Saint-Elme est un signe avant-coureur indiquant que l’aéronef (avion, ULM, dirigeable, hélicoptère, …)  va peut-être être frappé par la foudre. Les accidents dus à la foudre sont rares mais peuvent avoir de sérieuses conséquences. Ils se produisent à proximité ou à l'intérieur de cumulonimbus. En règle générale, un avion doit éviter de voler à proximité et surtout à l'intérieur de nuages d’orage.

Un phénomène similaire a été observé en 1982 lorsque le vol 9 British Airways a traversé un nuage de cendres volcaniques rejetées par l'éruption du volcan Galunggung en Indonésie, la friction de l’avion dans l’atmosphère ayant provoqué une ionisation.. Les cendres volcaniques entrainèrent par ailleurs l'arrêt des quatre moteurs. Le vol put cependant se terminer sans incident.

En mer. Ces effets peuvent avoir lieu sur les extrémités de mâts ou autres objets pointus en hauteur sur les navires. Souvent accompagnés ou précurseurs d'un orage, ils sont le signe que l'air est très chargé électriquement. Un champ électrique d'au moins 100 kV/m est nécessaire pour produire cet effet de décharge et de plasma. Le feu de Saint-Elme est accompagné d'un bruit de "buzz" électrique similaire à ce que l'on peut entendre sous les lignes de transmission d’électricité de très haute tension.

Les voiliers de régate modernes étant équipés de câble de terre, la charge présente dans l'air est dissipée au travers du câble vers la quille du bateau et finit dans l'eau. Ceci protège les occupants du bateau contre des décharges électriques. Ce bruit reste très impressionnant à entendre en plein jour quand la lumière du plasma reste invisible à l'œil. La nuit, une lueur violette apparaît aux extrémités du mât et des barres de flèches, similaire aux couleurs que l'on peut voir dans les boules à plasma..

Le 25 octobre 1785, l’amiral La Pérouse signale que les deux navires de son expédition ont été pris dans un orage violent : « Le feu Saint-Elme se posa sur la pointe du paratonnerre. Mais ce phénomène ne nous fut pas particulier, l'Astrolabe, qui n'avait pas de paratonnerre, eut également le feu Saint-Elme sur son mât. »

Dans la littérature et le cinéma.

Le feu de Saint-Elme a été illustré par Hergé en 1960 dans « Tintin au Tibet » : lorsque le capitaine Haddock escalade un flanc de montagne, son piolet est soudain enveloppé par un champ électrique (curieusement de couleur verte) et Tintin lui explique le phénomène.

Dans le roman ‘’Moby Dick’’, d’Herman Melville, au chapitre 119, ‘’Les Bougies’’ :

« Regardez là-haut ! cria Starbuck, le feu Saint-Elme ! Les revenants ! Les revenants !
Les extrémités des vergues étaient entourées d'un feu pâle; et, touchés au sommet de chaque paratonnerre à triple pointe par de blanches flammes effilées, les trois grands mâts brûlaient silencieusement dans l'air sulfureux, comme trois cierges gigantesques devant un autel. »

Dans le film ‘’Moby Dick’’ (1956) de John Huston, : vers la quatre-vingt-dixième minute, le capitaine Achab maîtrise le feu de Saint-Elme.

Jules Vernes évoque ce phénomène dans ‘’Voyage au centre de la Terre’’, quand un orage est sur le point de se déclarer dans la grotte souterraine, un feu de Saint-Elme se déclare sur le mât de leur radeau.

Il est également mentionné dans le roman ‘’Premier de cordée’’, Frison-Roche, lorsqu'un orage s'abat sur une cordée se trouvant dans le massif des Drus.

Ce phénomène apparaît dans le roman de Michel Tournier, « Vendredi, ou la vraie vie sauvage’’, durant la tempête qui provoquera le naufrage de Robinson sur une île déserte.

Le personnage interprété par Kirk Douglas dans le film ‘’El Perdido’’ désigne des luminescences qui se produisent en plaine au sein d’un troupeau comme des « feux de Saint-Elme ».

Dans l'épisode numéro 4 des ‘’Mystérieuses Cités d’or’’, un feu de Saint-Elme se manifeste sur le mât détruit de l'épave de l’Esperanza, qui est à la dérive. Mendoza explique que, la plupart du temps, les marins le considèrent comme un mauvais présage.

Un morceau du musicien britannique Brian Eno, se trouvant sur l'album ‘’Another Green World’’, se nomme St Elmo's Fire.

Dans l'épisode 3 de l'anime ‘’Hunter x Hunter’’, un feu de Saint-Elme apparaît sur le mât du navire qui transporte les principaux héros vers le local du navigateur de l'examen des hunters.

Dans l'épisode 11 de la saison 2 de ‘’Rawhide (série télévisée) "La lumière bleue "(Incident of the Blue Fire). Le phénomène se produit sur les cornes du bétail.

Dans ‘’Le Voyage’’, tome 3 de la saga ‘’Outlander’’ de Diana Gabaldon, les héros sont pris dans un violent orage en mer de Jamaïque durant lequel « les espars et le gréement de la goélette étaient nimbés d'une aura bleue phosphorescente : les feux de Saint-Elme ».

 

Nous voilà désormais incollables sur Saint-Elme et les feux de Saint-Elme !

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   Cet épisode se termine donc non pas sur un feu d’artifice, mais avec de modestes feux saint-Elme. Bah ! c’est mieux que rien !

Durant le confinement, continuons à nous maintenir en forme. Par des exercices physiques d’assouplissement chez soi et un rythme soutenu pour aller faire nos courses et durant le moment accordé pour prendre l’air. Ne compensons pas nos frustrations en mangeant davantage, ce qui risque de nous faire accumuler de la mauvaise graisse : veillons à ne pas prendre de poids !

Egalement maintenons-nous en forme par des pensées positives et des exercices mentaux, des compositions littéraires, des recherches, de la lecture. Ne nous laissons pas embarquer par les solutions miracles déversées sur les ondes par des charlatans en mal de notoriété. Ils empoisonnent notre vie en ne sachant que critiquer. Leurs intérêts privés passent avant le bien commun, leurs caprices avant l’intérêt général.

N’oublions pas que le blog d’Evasion Catalane ne ferme pas : partageons nos bonnes idées, nos trouvailles, nos trucs pour traverser cette nouvelle épreuve en gardant le moral.

Bon confinement !

Et à la revoyure !

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