Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les randonnées pédestres d' EVASION CATALANE
29 septembre 2020

LA VOIE HERCULEENNE

Photo28655

Bonjour à toutes et à tous,

Lors de nos randonnées sommes-nous toujours conscients de l'histoire des chemins que nous empruntons ?

Aujourd'hui, nous vous proposons un très intéressant travail réalisé par notre super randonneur, André Querre, qui a planché sur la voie herculéenne que nous parcourons régulièrement comme le montre cette photo.

Si vous avez des questions à formuler ou précisions à apporter, n'hésitez pas à contacter André à l'adresse suivante :

querrebelen@yahoo.fr

 

L'antique route dite ‘’ herculéenne '' reliait Rome à l'Ibérie (la nouvelle colonie romaine un siècle avant notre ère) en traversant la province de la Narbonnaise, au sud de la Gaule déjà colonisée. Cette voie longeant la côte méditerranéenne empruntait une piste plus ancienne, tracée bien avant la colonisation romaine et donc avant que les Romains lui donnent il y a deux millénaires ce nom lié à leur demi-dieu Hercule (Héraclès pour les Grecs de l’Antiquité, parvenus sur nos côtes avant les Romains). Cette route côtière et donc sinueuse, cependant devenue accessible aux chariots (la roue avait été utilisée au cours du premier millénaire avant notre ère), fut doublée un siècle avant notre ère par les « autoroutes » romaines plus larges, plus directes, plus rapides, que furent la Via Augusta prolongée par la Via Domitia qui, passant par Narbonne et le col de Panissars (près de celui du Perthus), tiraient droit à travers la plaine du Roussillon, reliant au plus court Rome à l’Ibérie. La route herculéenne passait, elle, depuis Narbo (Narbonne), par Elne (Illibéris), pour atteindre sur la côte le seul point possible de passage littoral entre la Gaule et l’Ibérie. Les Romains y placèrent leur poste frontière. Il se trouvait sur la crête du col des Portes à la sortie de Portus Veneris, juste au dessus du sanctuaire, ne faisant qu’un avec lui, et est toujours visible (voir photos). Cette frontière était marquée au port par le sanctuaire à Vénus ou Aphrodision. Ce port abrité naturellement reçut plusieurs noms : « Rus-anonna » par les Phéniciens, puis « Pyrène » et « Aphodision Pyréné » et « Aphrodisias » par les Grecs, nom changé en Portus Veneris sous les Romains (Vénus étant la déesse romaine identifiée à la déesse grecque Aphrodite), puis Port-Vendres. Après le sanctuaire et son col-frontière, la piste, ou Route herculéenne, poursuivait chez les Ibères par le col de Banyuls, vers Empuries. Sur la Via Domitia, au passage de la frontière au col de Panissars, appelé ‘’le sommet des Pyrénées’’ se trouvait le Trophée de Pompée. Les deux monuments marquant la frontière aux seuls deux points possibles de passage routier, le trophée de Pompée à Panissars et l’aphrodision à Portus Veneris, ont été cités par plusieurs auteurs de l’Antiquité (Hérodote, Strabon, Pomponius Mela, Avienus, Pline, Tite-Live, Ptolémée,...). A Port-Vendres, deux modestes tronçons d'étroites routes de terre non asphaltée, chacun d’environ 300 mètres de long, vestiges de cette Route herculéenne, ont été préservés (heureux oubli !) de part et d'autre de la cité. Les prendre, c’est marcher sur des traces faites depuis au moins 4000 ans. Les Phéniciens les connurent il y a 3000 ans. Puis les Grecs il y a 2500 ans. Puis les Romains il y a 2000 ans. Puis « Evasion Catalane »… !
2
A l'ouest, le tronçon de la Route herculéenne venant de Collioure, tronçon non balisé, se prend juste avant le Mas de l’Oli, en se mettant sur la droite de la route D 114 venant de Collioure. Comme repères, se trouvent à gauche, donc de l’autre côté de la route, le parking belvédère au dessus de l’anse des Réguers et, un peu plus loin, l'entrée du domaine des Roches Bleues. Ce tronçon mène en cinq minutes du Mas de l’Oli à Port-Vendres sans passer entre Lidl et l'hôtel Ibis. Il conserve au sol, sur les rocs primitifs, des traces des chars et chariots qui l'empruntaient il y a déjà plusieurs millénaires. A l'est, l’autre modeste tronçon faisait partie de la route d’Hercule reliant l’antique Pyrène à Banyuls en passant par le col des Portes (ou col de Pyrène) qui était la frontière tracée par les Romains entre la Gaule et l’Ibérie et qui resta frontière avec l’Espagne jusqu’en 1659. Il se prend à gauche dans la montée de la D 86b, 200 mètres après le pont enjambant la ligne de chemin de fer, et il débouche au col des Portes sur la D 914. Il est balisé en bleu pour les randonneurs et les Port-Vendrais l'appellent ''la route des vignes''.

Route d'Hercule ouest

 

 

 

Tronçon de la route herculéenne au sortir de Pyrène (Port-Vendres) vers Caucaulibéris (Collioure). Les « Roches Bleues » et la crique des Reguers se trouvent sur la droite. Le fort St-Elme sur la gauche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Route d'hercule au départ de la D 86b

 

 

 

Sur la gauche, on aperçoit la D 86b d’où part le tronçon de cette Route herculéenne qui monte au col des Portes, direction Banyuls et l’Espagne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Route d'Hercule

 

La descente de la Route herculéenne depuis le col des Portes vers l’antique Pyrène :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Frontière romaine Gaule-Ibérie

 

 

 

 

 

 Base de la muraille –frontière au col des Portes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au col des Portes, restes de la muraille romaine marquant la frontière entre la Gaule (à gauche) et l’Ibérie (à droite) sur la route herculéenne.

Frontière Gaule-Ibérie

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Deux petites précisions complémentaires. 1. A l'arrivée des premiers navigateurs phéniciens de Tyr, et durant les périodes suivantes, grecques et romaines, le premier peuple connu vivant dans les Albères était les Bébrices. 2. La frontière mise en place par les Romains au col des Portes au dessus de l'Aphrodision de Portus Veneris, frontière entre la Gaule (la Narbonnaise) et l'Ibérie (la Tarraconaise) a duré jusqu'au Traité des Pyrénées de 1659 (mené par Mazarin sous Louis XIV); à partir de 1659 elle a été déplacée à Cerbère/Port Bou.
Répondre
J
Vraiment très intéressant. Je connaissais ce lieu sous " ancienne route de Banyuls" mais étais loin d imaginer son origine.<br /> <br /> Merci pour ce savoir!
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 286 859
Newsletter
107 abonnés
Publicité